L’entretien régulier de conduits d’évacuation de fumées par ramonage est une obligation réglementaire. C’est aussi une question de bon sens économique et sanitaire ! Il est nécessaire de procéder à des inspections régulières et, parfois, de mener des travaux de rénovation. Une bonne occasion de réviser entièrement l’ensemble du système d’évacuation.
Sommaire
Trois bonnes raisons de veiller au ramonage des conduits
Recourir aux services d’un professionnel
Ramonage chimique : utile ou pas ?
La bonne fréquence de ramonage
Une question de responsabilité
Pourquoi rénover et tuber les conduits
Dans quels cas tuber
Tubage rigide ou souple
Réviser l’ensemble du circuit
Le conduit de cheminée évacue les fumées issues de la combustion vers l’extérieur de l’habitat pour deux raisons : ne pas polluer l’air ambiant et éviter que ces fumées souvent très chaudes, ne provoquent un incendie. Deux conditions doivent être réunies pour mener cette mission déterminante à bien :
- Le conduit doit fournir un bon tirage (comprenez une forte capacité à faire circuler l’air vers le haut). Sans un bon tirage, le risque de refoulement des fumées dans l’habitation augmente le danger d’asphyxie des occupants.
- Le conduit doit se caractériser par une résistance et une protection contre de fortes températures sans lesquelles les suies, goudrons et cendres qui s’accrochent aux parois risquent de prendre feu.
Dans le cas d’un sinistre se déclarant au sein du conduit lui-même, il est impératif que le feu ne se propage pas au reste de la maison.
Le conduit de fumées doit donc présenter deux qualités essentielles : être le plus propre possible et constituer une barrière efficace contre la transmission du feu. D’où la nécessité, d’une part de ramonages réguliers, d’autre part de s’assurer que l’intérieur du conduit comporte les dispositifs nécessaires de protection.
Trois bonnes raisons de veiller au ramonage des conduits
Dès lors que vous utilisez une cheminée, vous devez l’entretenir et pouvoir justifier de cet entretien.
- Ramoner est une obligation réglementaire inscrite dans le règlement sanitaire départemental. En cas de contrôle, si vous n’êtes pas en règle, vous risquez une amende de troisième classe pouvant aller jusqu’à 450 euros.
- Au-delà de cette contrainte imposée par la loi, il ne faut jamais perdre de vue que le ramonage est également exigé par votre compagnie d’assurance. Si vous n’êtes pas en mesure de fournir votre attestation de ramonage dans le cas où vous seriez victime d’un incendie, votre assureur sera en droit de refuser de rembourser les dommages subis, ou pourra tout simplement réduire le montant de l’indemnité initialement prévue aux termes du contrat.
- Le ramonage permet de lutter contre l’accumulation de suies et de goudrons sur les parois de la cheminée qui finissent par créer une couche empêchant la chaleur de bien se diffuser dans la maison. Pour obtenir le même confort, il vous faudra alors plus de combustible. En ramonant régulièrement les conduits, vous gagnez en efficacité énergétique et réalisez des économies.
Recourir aux services d’un professionnel
Retenez que seul un professionnel reconnu et habilité sera en mesure de vous fournir l’attestation officielle à conserver précieusement à l’issue de son intervention.
Ramonage chimique : utile ou pas ?
Tous les procédés de ramonage ne sont pas reconnus. Ainsi, les procédés dits « chimiques », peuvent dans certains cas présenter des dangers en raison des émanations qu’ils dégagent.
Dans la pratique la plus courante du ramonage, le professionnel utilisera un « hérisson ». Ce dispositif se présente sous la forme d’une sphère pourvue de pics semi-durs qui frotte la paroi pour la débarrasser des suies et des goudrons.
La bonne fréquence de ramonage
La fréquence des ramonages dépend avant tout du type et de la qualité de votre combustible. Pour une cheminée, un poêle à bois, à charbon ou à fuel, il importe de ramoner deux fois par an, dont une fois pendant la période de chauffe. Pour un combustible gazeux (poêle) un seul ramonage annuel suffit.
Attention toutefois, le règlement sanitaire de votre département peut définir une fréquence de ramonage spécifique. Pour le savoir, rendez-vous en mairie ou à la préfecture.
Une question de responsabilité
- En tant que propriétaire du logement que vous occupez, la responsabilité du ramonage vous incombe.
- Si vous êtes propriétaire de biens en location et que vous autorisez les locataires à utiliser la cheminée, vous devez veiller à l’état des conduits à chaque changement de locataire.
- Si vous êtes locataire de votre logement, les réparations et travaux d’entretien courant des conduits sont de votre responsabilité. Le ramonage des conduits de fumée entre dans le cadre des charges locatives. Si le propriétaire se charge de faire ramoner les conduits, les frais vous seront imputés.
- Dans une copropriété, le ramonage des conduits desservant une installation collective de chauffage doit être réalisé au moins deux fois par an.
Pourquoi rénover et tuber les conduits
Plus le conduit de fumée est performant, meilleur sera le tirage et donc plus économique et efficace sera votre chauffage. C’est pourquoi il peut être intéressant de rénover le système d’évacuation, surtout s’il est ancien et que son étanchéité est déficiente. Grâce au tubage, les risques d’incendie et d’asphyxie sont considérablement réduits.
Toutefois, avant d’envisager des travaux, n’hésitez pas à faire une consultation. Un professionnel qualifié saura préciser exactement l’état de votre conduit et vous indiquer s’il est nécessaire d’effectuer une intervention et de quelle nature.
Dans quels cas tuber
S’il ne faut pas entièrement reconstruire une cheminée, qui peut être montée en maçonnerie par un spécialiste, la solution de rénovation la plus simple des conduits reste encore le tubage.
Il s’agit de doubler la paroi intérieure de la cheminée par le passage d’un tube continu dont les qualités apporteront à la fois l’isolation suffisante et la résistance attendue. La bonne isolation du conduit limite, en effet, les phénomènes de condensation provoqués par le refroidissement de l’air qui monte et qui se manifeste par des dépôts de vapeur d’eau.
Sur le plan réglementaire, le diamètre minimal est fixé à 180 mm pour une cheminée dite à « foyer ouvert » ou à « foyer fermé » mais ouvrable, ou encore pour un insert pouvant fonctionner ouvert. En revanche, 150 mm suffiront si votre foyer, quelle que soit sa nature, ne fonctionne que fermé.
Il est également nécessaire de vérifier que le conduit ne présente pas de fissure ou d’humidité résiduelle et que la paroi est continue.
Tubage rigide ou souple
Il existe deux familles de tubes :
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Rigides
Ils sont obligatoires pour les inserts, les cheminées à « foyer fermé » et les poêles. Le tubage rigide est constitué de pièces qui s’emboîtent et sont solidarisées les unes aux autres. Elles sont introduites dans le conduit de cheminée par le bas.
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Souples
Le tubage souple, d’un seul tenant, doit correspondre à des exigences spécifiques et ne peut être posé sur plus de 18 m. Il peut être mis en place aussi bien par le haut que par le bas.
Réviser l’ensemble du circuit
Un foyer fonctionne bien lorsque son tirage est facilité par une bonne arrivée d’air. Dans les maisons bien isolées, telle que peut l’être la vôtre après une rénovation, l’étanchéité à l’air est importante et il peut être nécessaire de créer une nouvelle arrivée d’air, à partir de l’extérieur, pour alimenter votre foyer de cheminée.
Il en est de même sur le toit, concernant la souche de votre cheminée. Autant profiter des travaux de tubage pour s’assurer de son état. Le conduit pourra être aussi équipé à son sommet d’un chapeau de cheminée. Ce dispositif empêche la pluie de pénétrer, limite les perturbations dues au vent et fait barrage à la nidification des oiseaux.
Retenez surtout que les travaux sur votre conduit devront être conformes à la norme NF DTU 24.1 « Travaux de fumisterie » et menés par un professionnel qualifié pour entrer dans le cadre de votre assurance.